BIOGRAPHIE
Jiang Nan naît à Quanzhou, ville du Fujian, dans le midi de la Chine, ce pays de « montagnes et d’eau » que l’on appelle… « Jiang Nan » Elle grandit au son des répétitions de la troupe d’opéra révolutionnaire locale où ses parents dansent et chantent et le théâtre municipal est son terrain de jeu ordinaire. On lui donne à apprendre un instrument. Ce sera la cithare guzheng à 21 cordes. Après s’être dégrossi les doigts pendant quelques années sous la conduite de professeurs à domicile, elle intègre ces classes de collège à horaires aménagés destinées aux futurs musiciens et danseurs professionnels. Ce sera ensuite le Conservatoire de Shanghai, prestigieux et exigeant, puis, enfin, la section de musicologie de l’Université de Xiamen.
南
NAN,
c'est mon prénom
et JIANG,
mon nom de famille
(en Chine, l'ordre est inversé)
Appelez-moi NAN !
Diplômée et devenue professeur à l’Institut des arts scéniques de Xiamen, la jeune virtuose se produit sur scène régulièrement en Chine et à Taiwan, seule ou au sein d’un petit ensemble, et remporte quelques médailles lors de concours d’interprétation. Elle sera la soliste quand l’orchestre philharmonique de Xiamen donne un concerto pour guzheng écrit par He Zhanhao, célèbre auteur de plusieurs pièces dont chacun en Chine sait siffloter les premières mesures. Ce jour-là, le compositeur en personne dirigeait l’orchestre.
Depuis plus de dix ans, Jiang Nan s’est enracinée en France où elle donne de nombreux concerts en soliste ou en ensemble : Théâtre du Capitole (Toulouse), Institut du Monde Arabe (Paris), Festival international de Fès (Maroc), Festival Arabesque (Montpellier), Festival Rio Loco! (Toulouse)…
Cette nouvelle terre a aussi correspondu à une autre façon de faire de la musique. Au fil de rencontres où la musique baroque, le tango, le flamenco, le maqâm oriental, les musiques traditionnelles turques ou des Balkans se sont achoppés à son art, Jiang Nan s’est engagée dans un itinéraire musical singulier qui, à côté de sa tradition à laquelle elle reste adossée, est devenu sa direction principale.
Yungchen Lhamo, Wang Xinxin, Les Passions, Walid Ben Selim, Thomas Roussel, Serge Lopez, Clozee ou Lakhdar Hanou… les collaborations durables ou éphèmères ont été nombreuses. Mirages des sons du Sud, Tenza, Ensemble Suonatori, Ne fût-ce qu’en Chine ou Orient Express, les spectacles et créations aussi. Qu’elle compose, arrange, chante, improvise ou interprète, que son univers sonore soit celui de l’Extrême-Orient ou de l’Occident, qu’elle joue seule ou en ensemble, l’art de Jiang Nan a toujours cette force expressive saisissante, cette puissance du souffle et cette pureté du trait qui sont sa signature.